Lettre d'information n°31 - août 2022 (MU-IT-MG-068-01)
Selon les données de la cohorte CONSTANCE (2020) 20% de la population française serait atteinte de stéatose hépatique non alcoolique (Non Alcoholic Fatty Liver Disease ou NAFLD) ce qui en fait la 1ère cause de maladie chronique hépatique et ainsi un enjeu de santé publique majeur.
Les facteurs de risque de survenue de stéatose métabolique sont nombreux: le diabète, le surpoids, l’obésité ou les affections liées au syndrome métabolique (hypertension, dyslipidémie). On note que 90% des personnes obèses et diabétiques de type 2 ont une stéatose hépatique.
La NAFLD se caractérise par une accumulation d’acides gras sous forme de vacuoles de triglycérides dans le cytoplasme des hépatocytes, en l’absence de consommation alcoolique. Dans 20% des cas, cette stéatose génère une inflammation du parenchyme hépatique (cela devient une NASH ou Non Alcoholic SteatoHepatitis), qui peut être à l’origine de fibrose puis de cirrhose et de cancer. Il y aurait 220.000 personnes atteintes de fibrose avancée pré-cirrhotique ou de cirrhose et ce chiffre ne devrait qu’augmenter dans les prochaines années. La NAFLD représente 25% des cas de cancers hépato-cellulaires.
Cette pathologie peut également entrainer des complications extra-hépatiques. En effet, la stéatose métabolique est un facteur de risque de survenue du diabète de type 2, d’accidents cardio-vasculaires, de cancers extra-hépatiques et de maladies rénales chroniques.
Cette pathologie est silencieuse, il n’y a souvent aucun signe d’alerte, ainsi la maladie peut évoluer jusqu’au stade de cirrhose voire jusqu’à la décompensation, sans symptômes précurseurs. Par contre au moment de la découverte, l’espérance de vie des patients est fortement réduite (1 à 2 ans).
Le gold standard du diagnostic pour ce type de pathologie est la ponction-biopsie hépatique (PBH), qui permet de déterminer le stade précis de l’atteinte hépatique. Cependant tous les patients ne pourront prétendre en avoir une, tant cela représente un nombre important de personnes (nombre insuffisant de spécialiste hépatogastroentérologues, coût important, geste à risque, PBH non utile chez la majorité des patients qui ont une stéatopathie métabolique, …).
De ce fait, le dépistage des fibroses avancées grâce à des test non invasifs est fortement plébiscité. Leur objectif est de sélectionner les patients candidats à la PBH.
Avec une valeur prédictive positive (VPP) de 80% et une valeur prédictive négative (VPN) de 90%, le score FIB-4 rentre pleinement dans ces indications. Ce score simple est calculé grâce à l’âge du patient et à l’aide de marqueurs classiques fréquemment prescrits : le taux de plaquettes et les transaminases (ASAT et ALAT). Ce score a été validé comme outil de dépistage de la fibrose chez les patients présentant une stéatose hépatique, ce qui permet leur orientation et leur prise en charge avant l’apparition de complications.
Il permet d’éliminer la présence d’une fibrose avancée quand il est négatif, et d’orienter le patient vers d’autres examens quand il est positif (examens sanguins de 2ème ligne, FibroTest, ActiTest, FibroMètre, et/ou mesure de la dureté du foie par élastométrie). Ces derniers sont importants pour décider, au final, de l’indication de réaliser ou non une ponction-biopsie hépatique.
Le FIB-4 serait un marqueur de maladie du foie et pourrait permettre une reconnaissance plus précoce de la maladie hépatique dans la population générale.
Dans nos laboratoires Bio-Val, le score Fib-4 sera ainsi calculé pour tous patients de 30 à 65 ans ayant un dosage de plaquettes et de transaminases. Il ne sera présent que sur les comptes-rendus des prescripteurs. Ce calcul est réalisé gratuitement.
Il faut savoir que s’il existe une cause connue de cytolyse hépatique ou de thrombopénie, si le patient est âgé de plus de 65 ans, ou s'il est déjà suivi pour une pathologie chronique du foie, il ne faut pas tenir compte du résultat.
Références :